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 DEDICACE A MES OREILLES : Chronique

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    JONI MITCHELL - BLUE  : 1971  (Original UK)

         La Diva de Laurel Canyon

Joni Mitchell est née au Canada en novembre 1943. Son vrai nom est en fait Roberta Joan Anderson.

Après des études dans les beaux arts à Calgary, elle s’intéresse à la musique folk et étudie la guitare grâce à un disque de cours de Pete SEEGER

Elle commence par chanter des ballades folks traditionnelles dans un bar local de Calgary.

Elle s’exile ensuite à Toronto où elle commence à composer et joue dans les bars de la ville.

Elle y rencontre Chuck MITCHELL, qu’elle épouse en 65. Le couple déménage à Detroit et elle divorce peu après. C’est de son 1er mari que lui vient son nom d’artiste, Joni MITCHELL. Elle lui rend un bel hommage dans sa chanson  I HAD A KING sur son 1er album, SONGS TO A SEAGULL sorti en 68.

Son succès à Detroit l’amène ensuite à New York. Ses chansons commencent à avoir du succès par le biais d’autres artistes comme Judy COLLINS et Tom RUSH qui reprennent 2 de ses chansons, BOTH SIDES NOW et THE CIRCLE GAME.

Sa rencontre avec Elliot ROBERTS, qui travaille avec le producteur David GEFFEN, s’avère déterminante pour sa carrière. David CROSBY est également un de ses fidèles admirateurs et c’est lui qui produit son 1er disque SONGS TO A SEAGULL, un pur album de Folk avec des compositions originales.

Elle quitte ensuite New York pour la Californie où elle emménage dans un bungalow à Laurel Canyon, devenu le fief de toutes les stars du Rock Californien de l’époque. Sa maison est voisine de celle de Frank ZAPPA et Jim MORRISON habite dans la rue à côté. Elle devient alors la diva de Laurel Canyon qui compte également parmi ses célébrités, Cass ELLIOT du groupe THE MAMAS AND THE PAPAS.

CLOUDS, son 2ème album entièrement dédié à sa grand-mère, est enregistré à Hollywood et construit sur les mêmes bases que SONGS TO A SEAGULL.

Elle rate ensuite le festival de WOODSTOCK. Prévue à l’affiche, elle doit renoncer à y jouer à cause d'une émission TV à laquelle David GEFFEN veut qu'elle participe à tout prix. Elle dédie tout de même une chanson à ce festival, WOODSTOCK, qui figure sur son fantastique 3ème album, LADIES OF THE CANYON, dans lequel elle dépeint le mode de vie dans le canyon en s’appuyant sur la description de quelques unes de ses voisines de Lookout Mountain Avenue. Elle vit à ce moment une idylle avec Graham NASH.

 

LADIES OF THE CANYON marque le début de la seconde carrière de Joni MITCHELL. C’est un disque majeur écrit par une artiste au talent incomparable et seul Bob DYLAN, à cette époque, peut lui être comparée. Le folk traditionnel de ses débuts laisse la place à une musique beaucoup plus ambitieuse où son piano et les accordages de sa guitare en open tuning ont une place prépondérante à côté de musiciens de renom, comme Stephen STILLS.

L’album à sa sortie début 1970 obtient un immense succès et devient rapidement disque de platine.

 

Alors que sa relation amoureuse avec NASH commence à se détériorer, elle décide de prendre de longues vacances et part pour l’Europe au tout début de 70, avec pour seul bagage, une flûte et un dulcimer. Joni a en effet découvert le potentiel de cet instrument au son bizarre et dissonant et compte bien l’utiliser sur son prochain album. Après un bref séjour en Grèce, elle arrive en Crête, fief de nombreux hippies américains qui vivent sur l’île. Elle y rencontre un certain Carey RADITZ qui vit dans une grotte. C’est là qu’elle compose certains titres joués au dulcimer, dont la chanson CAREY.

Après son départ de Crête, son périple passe par Ibiza, Paris, Rome et Amsterdam, mais le mal du pays et de la Californie est trop grand et elle est de retour en juin 70 à Laurel Canyon. Elle commence par rompre définitivement avec Graham NASH et commence une relation sulfureuse avec le talentueux et jeune éphèbe James TAYLOR dont l’album SWEET BABY JAMES vient d’obtenir un succès retentissant à Los Angeles.

 

Elle enregistre son 4ème album après son passage remarqué au festival de l’Isle de Wight. James TAYLOR participe à la réalisation.

BLUE sort en juin 1971 et sera considéré à juste titre comme étant un CHEF D’ŒUVRE inaltérable. Des disques de la qualité de BLUE ne sont pas nombreux et on peut le considérer comme un des plus beaux albums jamais gravés.

C’est un disque très mélancolique où la seule chanson un peu gaie est CALIFORNIA. Les mélodies sont absolument superbes et la production est résolument moderne. Sa façon de jouer du dulcimer sur les titres ALL I WANT, CAREY et CALIFORNIA est des plus originales. On n’a jamais entendu de telles sonorités avant ce disque.

Pour l’enregistrement, Joni MITCHELL ne souhaite personne d’autre dans son entourage qu’Henry LEVY. Personne n’est autorisé à déconcentrer l’artiste alors à fleur de peau. Elle semble habitée par son projet persuadée qu’elle est sur le point d’accoucher d’une œuvre majeure. Au niveau des instruments, elle n’utilise que le Dulcimer sur 4 titres et le piano sur 4 autres. Un seul utilise sa guitare acoustique.

Les textes sont comme d’habitude très personnels, principalement dédiées à d’anciens amoureux. Ainsi CAREY, CALIFORNIA, le fantastique A CASE OF YOU, THIS FLIGHT TONIGHT, THE LAST TIME I SAW RICHARD et le sépulcral BLUE parlent de ses relations avec NASH, CROSBY, RADITZ, un certain RICHARD et TAYLOR. On a longtemps cru que BLUE s’adressait au musicien de folk David BLUE que Joni MITCHELL a bien connu, mais elle a toujours démenti cette rumeur.

Mais il faut chercher ailleurs les 2 pépites de BLUE. LITTLE GREEN est une chanson remarquable qui aborde le lourd sujet de sa fille qu’elle a laissée en foyer après sa naissance et dont le père un étudiant canadien ne voulait pas élever. Elle dévoilera ce drame personnel beaucoup plus tard. LITTLE GREEN date des sessions de son tout 1er disque et c’est effectivement le seul titre folk de BLUE. La mélodie et le phrasé de Joni MITCHELL sont ici remarquables.

RIVER est un titre qui remonte à son enfance heureuse au temps où elle pouvait patiner sur les lacs gelés du Canada et c’est avec nostalgie qu’elle explique qu’elle a du partir pour une région où l’hiver n’existe pas. La chanson est dominée par son jeu impérial au piano et là encore la mélodie est splendide. RIVER sera repris par de nombreux musiciens de jazz dans les années futures.

 

Avec le recul du temps, on peut affirmer que BLUE est un disque incomparable dans lequel Joni MITCHELL se met à nue avec sincérité. C’est incontestablement son meilleur disque et il aura un grand succès à sa sortie.

Me concernant, il fait partie de mes 5 albums préférés. La découverte d’un tel chef d’œuvre marque une vie et la mienne l’a été grâce à BLUE.

C’est un disque que j’écoute très souvent et à chaque fois je suis subjugué par la beauté de cette musique.

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