DEDICACE A MES OREILLES : Presse
Qu'aurions nous fait sans Rock & Folk ?
Rock & Folk est le compagnon incontournable à tout amateur de musique Rock que nous sommes.
Personnellement, j’ai découvert grâce à lui des centaines de disques majeurs. Il faut insister sur le fait que les créateurs de ce mensuel sont des précurseurs. Ces quelques personnes, dont Philippe Koechlin le fondateur de la revue, ont su déceler avant tout le monde que le Rock allait devenir un phénomène de société majeur. Lorsque la revue JAZZ HOT décide de sortir un numéro spécial en août 1966 entièrement destiné au Rock et au Folk, les américains, pourtant terre de Rock par excellence, n’ont encore aucun magazine dédié à ce style de musique. Rolling Stone n’arrivera que 18 mois plus tard. Ce numéro spécial de Rock & Folk avec Dylan en couverture sera baptisé par la suite comme étant le numéro zéro du mensuel.
Au vu du succès de ce numéro spécial, Jazz Hot décide alors de persévérer et Rock & Folk devient un mensuel à partir de novembre 1966, date à laquelle sort le 1er numéro avec Polnaref en couverture.
A partir de cette date magique, Rock & Folk prend une importance capitale pour la jeunesse française. Alors que le Rock fait de plus en plus l’actualité, une bande de jeunes journalistes talentueux vont se succéder et écrire des articles de plus en plus fouillés.
Des centaines de disques sont alors chroniqués chaque mois, la rubrique « Télégrammes » nous tient au courant, et ce en une page seulement, de toutes les nouvelles concernant nos groupes préférés. Et tout ça sans internet. Combien de disques ai-je eu envie d’acheter en lisant leurs fameuses chroniques ? Lorsqu’on connaissait bien le journaliste signataire de l’article, on avait même l’impression de deviner la musique rien qu’en lisant. Rock & Folk atteindra les 180.000 exemplaires pour un même tirage au milieu des années 70. Toute la jeunesse pense alors Rock. Cela fait maintenant plus de 50 ans que la revue existe sans aucune interruption de parution.
Il nous reste à rendre hommage à tous ces fabuleux journalistes qui ont participé à l’aventure de ce magazine hors norme : Philippe Koechlin, Philippe Paringaux, Philippe Garnier, Yves Adrien, Paul Alessandrini, Jacques Barsamian, Daniel Vermeille, Philippe Manœuvre, Alain Dister, Jacques Chabiron, Hervé Muller et tant d’autres, sans oublier le photographe J-Pierre Leloir responsable de toutes les couvertures jusqu'en 72.
Le survivant de cette époque bénite, c’est bien entendu Philippe Manœuvre que je vois à chacune de ces visites à la Fnac de Strasbourg à l’occasion de la promotion de ces nombreux livres. C’est pour moi l’opportunité de découvrir encore, grâce à lui, quelques pépites oubliées.
Je tiens à saluer le travail fantastique de tous les journalistes de l'équipe 2019 avec Vincent Tannieres, rédacteur en chef depuis la retraite de PhilMan, qui continuent d'être au service du Rock 'n Roll depuis 1966. Longue Vie et Merci!
Tous les numéros ont été scannés d’après ma collection, excepté une quinzaine de numéros des années 67, 68 et 69 qui me manquaient et qu'un aimable forumeur m'a gentiment fourni les scans. J'ai depuis complété ma collection laquelle aujourd'hui est intégrale depuis le fameux numéro 0 d'août 1966.
Rock & Folk de 1966 à 1989 ( Format 21 x 27 cm )
Rock & Folk à partir de 1990 ( Format 21 x 29,7 cm )
Ils ont fait la UNE de R&F
Une chanson de DR HOOK s'appelle COVER OF ROLLING STONE et c'est vrai que faire la une de ce journal représentait une immense fierté pour tous les artistes ayant eu cet honneur.
Il en bien-sûr de même avec ROCK & FOLK. Seuls les artistes ayant au moins fait 3 fois la une figurent ici. Le grand gagnant, et ce n'est pas une surprise, ce sont les ROLLING STONES avec 47 Unes (Situation à novembre 2023). On retrouve ensuite BOWIE, les BEATLES, DYLAN, LED ZEPPELIN et consorts.
Il faut noter que les STONES sont toujours en activité, ce qui leur donne un avantage considérable par rapport à des groupes ayant disparu de la circulation depuis des lustres. Il est évident que si les BEATLES, Jimi HENDRIX, les DOORS ou LED ZEPPELIN étaient encore en activité, l'avance écrasante des Stones serait moindre.
Parmi tous ceux qui ont eu l'honneur d'être à la une de R&F, certains ne le méritaient certainement pas et n'avaient sans doute rien à y faire. Je pense particulièrement à Samantha FOX, LIO, PLASTISCINES, NAAST, NIAGARA, VANITY ou Janet JACKSON. Mais que dire de la présence de SLADE !
A l'époque où SLADE a fait la une, c'était en Mai 73, le HARD ROCK était à son zénith et les groupes majeurs de ce mouvement étaient DEEP PURPLE et BLACK SABBATH. Eux n'ont jamais fait la Une, bien que les SAB FOUR aient enfin fait la couverture en juillet 2013 à l'occasion de leur reformation.
Comment expliquer qu'un musicien comme Ritchie BLACKMORE, leader de DEEP PURPLE puis de RAINBOW, ce qui n'est pas rien quand même, ait été "black listé"?
Est-il possible également d'avoir écarté Jeff BECK depuis plus de 55 ans?
D'autres grands noms du progressif anglais comme KING CRIMSON et PROCOL HARUM ou des grands groupes américains comme EAGLES, LYNYRD SKYNYRD ont été également oubliés. Pendant ce temps-là, RITA MITSOUKO faisait 4 couvertures ! De quoi, bien rigoler.
Mais la GRANDE ABSENTE, c'est la divine JONI MITCHELL. Là, ce n'est pas un oubli, c'est une ERREUR!
Journal BEST : Une Histoire Qui Finit Mal
BEST est le deuxième mensuel Rock à être apparu sur le marché français à partir de septembre 1968.
C’est Gérard BERNAR, un ancien de DISCO REVUE, qui crée le magazine.
BEST devient très rapidement le concurrent mais également le complément idéal de Rock & Folk qui lui avait débuté dès novembre 1966.
BEST n’étant pas tout à fait sur le même créneau que son rival ROCK&FOLK, il s’adresse alors plus au jeune public lycéen et étudiant. D’emblée, la mise en page du journal est attractive et conviviale illustrée par de très belles photos couleurs, toutes signées Jean-Yves LEGRAS. Les articles sont très directs, sans fioritures et beaucoup moins littéraires et ambitieux que ceux de Rock & Folk.
En gros, ça raconte en 90 pages dans un style simple ce que les jeunes veulent savoir de leurs groupes favoris.
Et puis, il y a le fameux BESTOP qui avait débuté avec les 15 albums préférés des lecteurs, pour s’étendre rapidement à 30, pour atteindre enfin 50 albums à partir de 1975.
L’équipe de journalistes est excellente avec en tête de liste, les pionniers de l’âge d’or à partir de 1970 comme Christian LEBRUN, Hervé MULLER, Sacha REINS, Jean-Paul COMMIN , Hervé PICART et Peter CLAFOUTIS avec sa fameuse rubrique du courrier des lecteurs.
Plus tard arrivent entre autres, Francis DORDOR, Alain PONS, Bill SCHMOCK, Brenda JACKSON, Paul HARRIS ou encore Michel EMBAREK sans oublier Patrick EUDELINE qui passera bien plus tard chez Rock & Folk, ni bien sûr le correspondant indispensable basé à New-York, Jean-Gilles BLUM.
On se souvient encore de la fameuse rubrique du CROQUE-VINYL qui flingue à tout va chaque mois une quinzaine de 33 tours, avec des têtes de turc attitrées comme URIAH HEEP ou BLACK SABBATH, mais qui nous fait découvrir un tas de raretés sur lesquelles on se précipite aussitôt.
BEST connaît ensuite une croissance énorme à partir de 1977 et tire même à 190.000 mille exemplaires en 1980.
Malheureusement, le journal négocie mal les années 80 en encensant trop de groupes et artistes médiocres, qui petit à petit lui fait perdre beaucoup de crédibilité.
De même, l’irruption des radios libres et la parution du nouveau mensuel LES INROCKUPTIBLES contribuent également à son déclin.
Il ne survit hélas pas aux années 90 et à la mort de son rédacteur en chef Christian LEBRUN en 1989. Le journal cesse finalement de paraître en décembre 1994, avec Jimmy PAGE en couverture, tout un symbole quand on sait que LED ZEPPELIN s’était formé en même temps que paraissait le premier numéro de BEST.
Une tentative de relance a lieu en 1998, avec une nouvelle équipe, mais sans succès.
La collection présentée ici est malheureusement incomplète. Il me manque l'année 68 et quelques numéros de 69 et 70. Alors, si quelqu’un d’entre vous possède les exemplaires du N°1 au N°24 inclus, ce serait très gentil de me faire parvenir des Scans en 120 ou 150 dpi. Je pourrai ensuite les insérer dans cette liste.
ROLLING STONE : Le Rêve Américain
Jann WENNER fonde à San Francisco le journal ROLLING STONE en 1967 avec l’aide de son compère Ralph J.GLEASON. Il n’a alors que 21 ans alors que GLEASON est de dix ans son ainé.
En 1967, San Francisco est la ville de la contre culture, de la Beat Generation et bien sûr de la musique avec l’émergence des groupes hippies comme JEFFERSON AIRPLANE, QUICKSILVER et COUNTRY JOE & THE FISH.
Le numéro 1 paraît en novembre 67 avec John LENNON en couverture, ce dernier étant une obsession de WENNER.
Le journal, sous la forme d’un bi mensuel, prend très vite une importance incroyable auprès de la jeunesse américaine, et profite également de l’essor majeur de la rock music à la fin des années 60 aux USA. La musique n’est pourtant pas le seul thème abordé par Rolling Stone. La politique, la litterarure et bien sûr le cinema y ont également une place prépondérante. D’ailleurs, des acteurs comme Dustin HOFFMAN, Marlon Brando ou Jack NICHOLSON ont fait la couverture du journal.
WENNER se comporte rapidement en veritable dictateur mais il lance également de nouveaux talents comme Greil MARCUS, Hunter S.THOMPSON et la très jeune photographe Annie LEIBOWITZ. WENNER est capable de virer un journaliste s’il est en désaccord sur la critique d’un disque.
Il engage également par la suite le tout jeune Cameron CROWE qui deviendra un des pionniers du journal. C’est grâce à CROWE que LED ZEPPELIN sera enfin reconnu comme étant un groupe majeur, alors qu’avant 75, le groupe était régulièrement descendu en flammes par les critiques de ROLLING STONE.
GLEASON meurt prématurément en 75 alors qu’il commençait a être en conflit avec WENNER.
En 1977, la revue déménage à New York, devenue la capitale de l’argent et des yuppies. La revue s’embourgeoise alors, malgré la venue du grand Lester BANGS, transfuge de CREEM.
En décembre 1977 alors que le journal fête ses 10 ans, le mythique logo du journal, dont le lettrage rappelait les grandes heures du psychédélisme de San Francisco, est remplacé par un logo plus moderne, beaucoup moins inspiré.
La baisse du niveau d’intérêt pour le Rock aux début des années 80, oblige la revue à aborder de nouveaux sujets souvent racoleurs, et les couvertures deviennent alors de plus en plus sexy.
En 2016, WENNER a vendu ses parts.
J’ai choisi de traiter la période allant de 67 à fin 80, car c’est pour moi la plus représentative et la plus prolifique. Je n’ai malheureusement aucun numéro de Rolling Stone en ma possession. J’ai donc dû faire un gros travail de recherche sur le web afin de trouver les photos de tous ces numéros, 334 au total.
Les photos ont été retravaillées car elles étaient toutes prises avec un angle de vue déformant.