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 DEDICACE A MES OREILLES : Chronique

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          EAGLES - EAGLES  : 1972  (Original UK)

       La Mine d'Or de David Geffen

Le 1er album des EAGLES est sans doute celui qui a permis au ROCK CALIFORNIEN un jour de dominer le monde et de devenir un des phénomènes les plus importants des années 70.

 

Pendant des décennies, LOS ANGELES se résume uniquement à l’industrie du cinéma, à HOLLYWOOD et ses stars, ses palmiers et ses castings de rêve, mais en aucun cas au monde de la musique.

Il y a bien quelques artistes de jazz qui enregistrent ici dans les années 40 et 50, mais le gratin de la musique préfère se cantonner sur la côte Est à New York.

Pourtant entre 60 et 65, certains producteurs, comme Phil SPECTOR, commencent à faire venir à L.A. de jeunes artistes, avides de liberté et de soleil avec plein idées plein la tête, et surtout l’envie de fuir le monde musical étouffé de New York.

La  Californie devient alors la terre d’asile d’une multitude d’artistes extraordinaires, pétris de talents. Leur base d’accueil devient SAN FRANCISCO au nord ou LOS ANGELES au sud.

 

Les artistes de FRISCO, inspirés par la BEAT GENERATION et le mouvement HIPPY,  jouent une musique très psychédélique qu’on appelle ACID ROCK, et des groupes comme JEFFERSON AIRPLANE, GRATEFUL DEAD, COUNTRY JOE ou QUICKSILVER en sont les pionniers.

 

La scène musicale de LA est beaucoup plus orientée vers la Country que l’on joue du côté de BAKERSFIELD, un musique teintée de Soul et de Gospel, le tout enrobé de bon vieux Bluegrass et de Folk traditionnel. Une majorité de ces musiciens, poètes, et écrivains s’installent alors à LAUREL CANYON situé à une encablure du SUNSET BOULEVARD.

LAUREL CANYON est à cette époque un véritable paradis sur terre, où l’on trouve des maisons en bois, construites souvent sur pilotis, pour pas cher, et où d’immenses rues sans signalisation ni feux rouges serpentent à côté d’une végétation luxuriante peuplée de palmiers ,d’eucalyptus et de chaparals.

Jim MORRISON y habite au début des DOORS. Il écrira une chanson LOVE STREET en hommage au petit monde de Laurel Canyon. Joni MITCHELL, voisine de Frank ZAPPA,  en fera un album tout entier.

 

Les premiers à s’illustrer dans le Folk Rock californien sont les les BYRDS. Mais ce sont les MAMAS & PAPAS qui lancent véritablement ce nouveau courant musical en 1966 avec leur Hit CALIFORNIA DREAMIN’ et leur sensationnel 1er album sorti cette même année.

 

Tous ces jeunes artistes se retrouvent le soir au TROUBADOUR, un club situé sur SANTA MONICA Boulevard, pour jouer leur musique durant des nuits entières. Ici défilent tous ceux qui veulent percer et se faire connaître auprès des grandes compagnies de disques comme WARNER, COLUMBIA ou ELEKTRA afin d’obtenir auprès d’elles un contrat d’enregistrement.

 

C’est au TROUBADOUR et grâce à Linda RONSTADT que Glenn FREY, fraîchement arrivé de Detroit et Don HENLEY se rencontrent pour la 1ère fois.

Don HENLEY, originaire du Texas, joue avec un groupe nommé SHILOH.

Glenn FREY, de son côté, habite chez Jackson BROWNE et a pour ami un certain John David SOUTHER. C’est dans l’appartement de BROWNE qu’ils composent ensemble la 1ère mouture de TAKE IT EASY.

 

Linda RONSTADT propose alors à FREY, HENLEY et SOUTHER de faire partie de son groupe qui part alors en tournée.

C’est après cette tournée que Glenn FREY et Don HENLEY décide de former les EAGLES. C’est à nouveau Linda RONSTADT qui leur conseille de compléter leur groupe avec Randy MEISSNER et Bernie LEADON, 2 habitués du Troubadour. MEISSNER a  joué avec Bob SEGER, tandis que LEADON a été membre des FLYING BURRITO après le départ de Gram PARSON et a également joué dans le groupe de Gene CLARK.

John David SOUTHER, qui reste à tout jamais le 5ème Eagles, n’intègre pas le groupe, mais restera un de leurs compositeurs fétiches. C’est un solitaire et il préfère se lancer dans une carrière solo.

 

Le groupe signe alors un contrat juteux chez David GEFFEN qui a monté sa propre maison de disques ASYLUM. GEFFEN est un jeune et remarquable découvreur de talents, aidé en cela par son fidèle bras droit Elliot ROBERTS. A eux deux, ils vont bientôt révolutionner le monde de la musique, et les EAGLES sera leur tête d’affiche.

 

EAGLES est entièrement façonné par David GEFFEN dans le seul but de gagner des tonnes d’argent.

Ils créent un nouveau son et ils donnent à la jeunesse californienne une image de liberté avec leurs t-shirts délavés et leurs jeans rapiécés. Mais le plus important pour eux, à part les femmes bien sûr, est de devenir riches et célèbres.

 

Curieusement, ils enregistrent leur 1er album à Londres à l’OLYMPIC SOUND STUDIOS sous la direction de Glyn JOHNS. Dès sa sortie en juillet 72, l’album devient un phénomène.

La pochette est signée Henry DILTZ et offre une photo de JOSHUA TREE.

TAKE IT EASY, le morceau d’ouverture, devient alors  le titre le plus joué sur les radios FM  californiennes et bientôt l’hymne de toute une jeunesse. L’esprit et les paroles résument en effet très bien le rêve qu’une foule de jeunes gens se fait alors de la Californie.

Deux autres titres  propulsent l’album tout en haut du Billboard : WITCHY WOMAN, un rock sensuel aux relents de soul sur lequel Glenn FREY fait déjà étalage de ce son si venimeux et PEACEFUL EASY FEELING, le prototype de la chanson country rock, bien balancée. NIGHTINGALE qui clôt la face 1 est signé Jackson BROWNE et rappelle le groupe POCO avec son intro au banjo jouée par Bernie LEADON, qui reste l’élément le plus country du groupe.

Cet album est très varié et offre également deux ballades exceptionnelles, MOST OF US ARE SAD et  TRAIN LEAVES HERE THIS MORNING une reprise de Gene CLARK sur son album en duo avec Doug DILLARD, dont Bernie LEADON était membre.

Le son cristallin des guitares acoustiques de Glenn FREY et Bernie LEADON sur MOST OF US ARE SAD, est inoubliable et fait partie des grandes réussites de ce disques.

Mais le morceau de bravoure du 1er EAGLES est un rock assez venimeux et reptilien de Randy MEISNER situé sur la face 2. TAKE THE DEVIL est sans doute un des meilleurs titres de toute la carrière des EAGLES. C’est une chanson lente qui monte en puissance tout au long de son déroulement et atteint son paroxysme au moment du remarquable solo à la guitare électrique de Glenn FREY, qui prouve au passage quel guitariste de talent il est.

 

Grâce au succès colossal de cet album, David GEFFEN et son fameux label ASYLUM sont en route pour la gloire, signent les meilleurs musiciens de L.A., comme Joni MITCHELL ou Jackson BROWNE, et vont engranger bientôt des millions de dollars.

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