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 DEDICACE A MES OREILLES : Chronique

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  LED ZEPPELIN - HOUSES OF THE HOLY : 1973  (Original UK)

         La Pochette Récalcitrante

La réalisation de cet album commence lors de la gigantesque tournée du groupe à travers le monde afin de promouvoir le colossal 4ème album.

En agissant ainsi, LED ZEPPELIN réitère l'expérience faite pour la réalisation du 2ème album, entièrement conçu pendant les pauses des multiples tournées US au cours de l'année 69.

Il faut dire qu'en 72, LED ZEPPELIN a conquis définitivement l'Amérique, comme le confirmera HOW THE WEST WAS WON bien plus tard.

Le groupe est devenu énorme et remplit toutes les salles US en quelques heures. Les jeunes américains les adorent, pendant que la presse, en particulier le journal ROLLING STONE, se déchaînent contre eux, les traînent dans la boue et fustigent absolument tous leurs albums.

Il faudra attendre 1975 et l'arrivée de Cameron CROWE au sein de la rédaction pour voir enfin une "cover of Rolling Stone" dédiée à LED ZEPPELIN, et la reconnaissance de leur qualité : un comble.

 

Ainsi, des morceaux comme OVER THE HILLS AND FARAWAY, DANCING DAYS, THE OCEAN, THE CRUNGE et WALTER'S WALK font déjà partie du répertoire de la tournée 72.

En entrant en studio, principalement à Stragroves, sous la coupe de l'ingénieur du son Eddie KRAMER, il ne reste à LED ZEPPELIN qu'à pondre quelques morceaux de plus pour terminer leur 5ème album.

Jimmy PAGE a un souhait : il veut un long instrumental pour ouvrir le disque. Il veut intituler ce titre THE OVERTURE.

Bien vite, Robert PLANT ajoute quelques lyrics, et la chanson devient THE SONG REMAINS THE SAME, dont l'ouverture, parlons-en, reste comme étant un des meilleurs solos de PAGE. Bizarrement, lors des toutes premières interprétations de la chanson, PLANT la présente sous le titre THE CAMPAIGN, soit la campagne, sans doute pour faire un parallèle avec les campagnes militaires des tournées Zeppeliniennes.

En concert, le morceau est joué sur une GIBSON SG (SG comme Solid Guitar) double manche et deviendra l'ouverture de tous leurs concerts US de l'année 77.

Jimmy PAGE veut que l'album soit varié et il souhaite toucher à tous les genres de musique à la mode : Folk, Hard Rock, Reggae, Funk voire même jazzy.

Le groupe, alors au summum de sa créativité, ajoute donc des titres absolument délicieux illustrant parfaitement ces différents registres.

THE RAIN SONG qui suit le déluge de guitare de THE SONG REMAINS THE SAME, nous plonge dans les étés humides anglais. La guitare est acoustique, John Paul JONES ajoute quelques nappes de Mellotron, et la voix de PLANT devient émouvante et joue d'ans un autre registre qu'à l' accoutumée.

THE RAIN SONG est absolument splendide, et la version studio ne sera jamais égalée en concert. Il se dégage de cette chanson un calme, un romantisme  et une sérénité qui laisse une impression de bien-être et de plénitude. On sera moins admiratif sur les paroles de Robert PLANT dont la lourdeur et la mièvrerie atteint des sommets («  tu es le soleil de ma croissance »).

Mais LED ZEPPELIN fait encore mieux, hausse son niveau et accouche d'une de ses pièces maîtresses avec le phénoménal NO QUARTER. Un truc de fou!

Un morceau sur un rythme lent, avec une multitude de claviers dont un Grand Piano et un synthétiseur, une voix passée dans un transformateur qui donne cette impression lugubre, une batterie hypnotique mais tellement présente, et enfin la guitare de Page qui trouve ici des sonorités nouvelles.

Une lente progression avec au milieu des magnifiques passages au piano qui inaugure le magistral solo de PAGE, puis la reprise du thème principal avec ces paroles de PLANT nous contant le retour des guerriers Vikings après des combats sans merci, à moins que ce ne soit des récits de personnages Tolkiens dont PLANT est très friand.

NO QUARTER deviendra un morceau de bravoure lors des tournées du groupe, pour atteindre plus de 30mn sur certains concerts de la tournée 77.

Personnellement, celle de la tournée 73 qui dure 13mn reste ma version préférée et de loin.

D'YER MAK'ER (en phonétique JAMAÏQUE) ajoute une pointe de Reggae au disque et OVER THE HILLS AND FARAWAY confirme que le groupe est en état de grâce. L'intro du morceau est absolument splendide, ainsi que les dernières notes de guitare de PAGE qui semblent s'éterniser.

Avec DANCING DAYS et sur un rythme mid-tempo, LED ZEPPELIN revient au hard rock basique mais tellement efficace.

Il reste à LED ZEPPELIN pour conclure cet album essentiel à composer une chanson titre, car cette fois-ci, on met fin à la saga des numéros.

C’est HOUSES OF THE HOLY qui est choisi, très beau titre pour une très bonne chanson , qui curieusement n’est pas retenue sur l’album.

Elle figurera sur le suivant, le monstrueux PHYSICAL GRAFFITI, ainsi que l’autre grand absent de HOUSES OF THE HOLY, j’ai nommé THE ROVER, un des meilleurs titres jamais écrits par le groupe.

C’est là pour moi le seul défaut de cet album : pourquoi retenir le très funky THE CRUNGE, parodie de James BROWN plutôt que THE ROVER ? Incompréhensible.

BLACK COUNTRY WOMAN, moins inspiré aux accents Country Blues, fait également partie des titres de la session, et se retrouvera aussi sur PHYSICAL GRAFFITI 2 ans plus tard.

 

L’album est bouclé à l'automne 72 et doit paraître aux premiers jours d'octobre. Du moins le croit-on ?

Car une invraisemblable histoire de pochette, dont les couleurs proposées par le designer Hipgnosis ne plaisent pas au groupe, retarde la sortie de 6 mois.

Finalement, l’album sort enfin fin mars 73, et évidemment fait un malheur dans le monde du rock.

Pourtant, certains critiques semblent rester sur leur faim, car sans doute s'attendaient-ils à un LED ZEP IV amélioré avec de gros titres bien hard style BLACK DOG ou ROCK’N ROLL.

Rien de tout ça dans HOUSES OF THE HOLY si ce n'est un album raffiné et abouti, qui pour moi reste l’album le plus varié et le plus expérimental qu’ait réalisé LED ZEPPELIN.

 

Un album magistral dont je ne me lasserai jamais. Tout le génie de LED ZEP est dans cet album.

 

PS : A ce jour, Jimmy PAGE n’est  toujours pas satisfait de la pochette !

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