L' Usine à Tubes
A l'origine, HALFNELSON est un trio formé à Los Angeles en 68 par les frères Mael.
C'est Todd RUNDGREN, alors dénicheur de talent qui les découvre et persuade Albert GROSSMANN, le producteur de Dylan, de les signer sur le label BEARSVILLE.
Leur 1er disque n'a pourtant que peu de succès. Par la suite, ils prennent le nom de SPARKS et ressortent ce disque.
Le 2ème album en 72, A WOOFER IN TWEETER'S CLOTHING, pourtant excellent, est un flop monumental. Le groupe, désespéré, décide de rallier Londres et signe un contrat avec le label ISLAND.
Là commence la véritable carrière des SPARKS, groupe hors normes. Leur musique fraîche et innovante enrobée d'arrangements insensés avec des textes intelligents, chose assez rare dans le milieu du rock du début des 70's, connaît alors un succès foudroyant.
Obligé d'employer des musiciens anglais, législation oblige, SPARKS va s'entourer de 3 musiciens de studio et enregistrer un petit bijou d'album, KIMONO MY HOUSE, qui sort en 1974, et qui présente la particularité de contenir au moins 6 tubes incontournables.
C'est le morceau qui ouvre l'album, THIS TOWN AIN'T BIG ENOUGH FOR BOTH OF US, qui va faire un véritable carton en Angleterre et bientôt dans toute l'Europe. Ils font d'ailleurs une tournée en France en 75 et c'est Higelin qui ouvre pour eux à l'Olympia pour son 1er concert électrique.
La musique des SPARKS se caractérise par des performances vocales étonnantes du chanteur Russel MAEL, imitant les chanteurs castra de l'opéra italien à la Farinelli, débitant les textes à une cadence infernale, rythmée par les claviers omniprésents de son frère, le Chaplinesque ou Hitlérien, c'est selon, Ron MAEL, lui-même compositeur de tous les morceaux du groupe.
Le reste de l'album ne contient que des tubes, entre AMATEUR HOUSE, THANK GOD IT'S NOT CHRISTMAS, HASTA MANANA MONSIEUR ou TALENT IS A ASSET, mais celui qui remporte la timbale est sans contestation possible le prodigieux 3ème titre de la face 1, FALLING IN LOVE WITH MYSELF AGAIN.
Sur un rythme de valse les frères MAEL réussissent ici un coup de maître : la perfection en 3 minutes. Tout est là, une mélodie incroyable, un refrain que l'on n'arrête pas de fredonner et le rythme insensé font de ce titre un instant inoubliable.
On a envie de l'écouter et le réécouter à l'infini, et le pire sans jamais se lasser. Faites l'expérience, mettez ce titre en voiture et vous verrez que vous le chanterez à tue-tête dès la 2ème écoute, tant la mélodie vous rentre dans la tête.
Le titre de l'album est un jeu de mot à propos d'une vieille chanson de Broadway "COME ON-A MY HOUSE". Phonétiquement, ca sonne comme KIMONO MY HOUSE. Pour la pochette, les frères Mael se sont servi d'une vieille photo de propagande japonaise sur laq uelle une Geisha tenait dans ses mains une photo de Churchill, qui devait être remplacée par une photo d'une pochette des Sparks. Finalement le designer a gardé l'idée mais a mis à la place deux geishas quelque peu frondeuses.
Le groupe récidive l'année suivante avec un autre extraordinaire album, PROPAGANDA, puis retourne séjourner en Californie où ils enregistrent encore un album plus que correct, INDISCREET, à la pochette complètement délirante et inspirée.
Le succès est pourtant en baisse mais le groupe continue à enregistrer quelques disques avant de se séparer début des années 80.
SPARKS a inspiré pas mal de nouveaux groupes, dont le plus célèbre est THE DARKNESS, dont le chanteur Justin HAWKINS a d'ailleurs repris dans une expérience en solo, le tube THIS TOWN AIN'T BIG ENOUGH FOR BOTH OF US.
Le manque de succès des SPARKS aux USA a fortement handicapé le groupe pour la suite de sa carrière.
Récemment, un groupe comme les LEMON TWIGS avoue que les SPARKS les ont fortement inspirés.