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 DEDICACE A MES OREILLES : Chronique

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    PAVLOV'S DOG - PAMPERED MENIAL  : 1975  (Original US)

         Comme un Enfant de Choeur Speedé

Le cas de PAVLOV’S DOG restera comme étant une énigme jamais résolue.

Comment un groupe pareil peut-il disparaître de la circulation après avoir sorti 2 albums d’une telle qualité ?

Impensable, me direz-vous ?

Et pourtant c’est ce qui arrive à PAVLOV’S DOG en 1977 après 2 albums absolument ESSENTIELS, PAMPERED MENIAL d’abord en 1975 et AT THE SOUND OF THE BELL ensuite en 1976.

Comment est-on arrivé à un tel gâchis ?

 

PAVLOV’S DOG se forme à ST LOUIS dans le Missouri début 1973 autour de David SURKAMP, Sigfried CARVER, Mike SAFRON, Rick STOCKTON, Lexa ENGEL et Steve LEVIN. Ces 2 derniers sont remplacés avant l’enregistrement du 1er album par Douglas RAYBURN et David HAMILTON. Un 7ème membre rejoint le groupe, l’excellent guitariste Steve SCORFINA qui vient juste de quitter REO SPEEDWAGON.

 

Le groupe au complet se constitue alors un répertoire de compositions originales et fait rapidement parler de lui dans les clubs locaux de ST LOUIS, à tel point que la maison de disques ABC RECORDS leur fait signer un contrat au montant paraît-il astronomique pour un groupe débutant et totalement inconnu du milieu rock de l’époque. On parle alors d'une avance de 650.000 $.

Ils enregistrent alors leur sensationnel 1er album PAMPERED MENIAL. Lorsqu’il paraît en avril 1975, il montre un groupe étonnamment novateur, évoluant autour des impressionnantes performances vocales de son tout jeune chanteur David SURKAMP et des prouesses de Douglas RAYBURN au mellotron, qui donnent aux chansons de PAVLOV’S DOG une consistance unique.

David SURKAMP est alors décrit par ses fans les plus irréductibles comme « un enfant de chœur speedé ».

Il faut dire que sa façon de chanter, son phrasé et son timbre de voix très haut perché, n’est pas habituel dans le milieu rock de l’époque. SURKAMP est un merveilleux chanteur qui peut aussi redescendre de plusieurs octaves et devenir un chanteur d’une sensibilité rarement atteinte.

Tout PAMPERED MENIAL déborde de ses performances sans précédent et les compositions du groupe sont merveilleusement construites autour de mélodies sublimes et de breaks vertigineux. Les membres sont tous des musiciens hors norme et bien qu’ils soient au nombre de 7 au sein du groupe, aucun ne piétine le terrain de l’autre et  leurs instruments se mélangent tous parfaitement bien dans cet OPERA ROCK que constitue ce PAMPERED MENIAL.

Car c’est bien d’un opéra rock qu’il s’agit ici, un opéra de 34 minutes dont les mélodies royales s’enchaînent magnifiquement. Les intros de chaque chanson sont toutes incroyablement belles et les performances instrumentales ne sont jamais envahissantes comme c’est au contraire souvent le cas dans la Prog anglaise.

Chaque morceau peut être qualifié comme étant le meilleur de l’album et ça c’est tout de même un sacré compliment que l’on peut adresser à PAVLOV’S DOG.

 

Il y a sur PAMPERED MENIAL des moments de pure beauté, comme le hit JULIA qui ouvre l’album, avec déjà cette voix venue de nulle part et une mélodie à couper le souffle. On enchaîne sur LATE NOVEMBER presque sans interruption et on retrouve ce même climat tendu autour des riffs souverains assénés par Steve SCORFINA au rôle prépondérant dans le groupe.

Là encore, la mélodie est splendide et vous met les poils au garde à vous. Ce sera le cas pendant toute la durée de cet album unique.

SONG DANCE, puis FAST GUN et enfin NATCHEZ TRACE avec encore un riff mémorable de SCORFINA terminent la face 1. Ces 3 titres auraient pu n’en constituer qu’en seul tant la trame mélodique s’appuie sur un leitmotiv bien précis que l’on peut retrouver sur chacun des morceaux.

 

La face 2 est également sublime avec l’incroyable THEME FROM SUBWAY SUE. L’intro au violon d’EPISODE est absolument magnifique et la voix de SURKAMP sait se faire discrète pour mieux s’envoler ensuite dans un tourbillon symphonique ahurissant.

Le long morceau qui lui succède et qui termine l’album s’appelle OF ONCE AND FUTURE KINGS. Commencé par PRELUDIN, un instrumental de plus de 3 minutes rappelant les meilleures heures de KANSAS, le morceau est construit autour d’une succession de breaks impressionnants avec des solos de piano, de mellotron parachevé par le pont central chanté par SURKAMP d’une intensité et d’une émotion rares.

Pendant ce pont, lorsqu’il prononce ces quelques mots : « And I’ll write a letter, I said forgive us our wrong… », sa façon de chanter est  réellement  émouvante et on se rend alors compte du talent inouï de ce chanteur.

PAMPERED MENIAL est un chef d’œuvre absolu. Personne ne peut rester insensible à son écoute. Le fait que la critique ne l’ait pas reconnu comme tel est plus qu’une INJUSTICE, c’est une grave ERREUR, qui va s’avérer lourde de conséquence.

 

Après avoir terminé l’enregistrement, PAVLOV’S DOG se voit confronter alors à un conflit avec ABC RECORDS avant même la sortie de l’album chez ABC RECORDS. Ce conflit, dont on ne connaît pas vraiment l’origine, aboutit à une rupture de contrat.

L’album est déjà pressé et sort malgré tout chez ABC RECORDS en avril. Entre temps, le groupe, sur sa seule réputation et avec un album tout terminé en mains, signe un nouveau contrat chez COLUMBIA. L'album PAMPERED MENIAL ressort en juin 1975 mais sous une pochette un peu différente.

Voilà donc PAMPERED MENIAL, 1er disque faramineux d’un groupe hyper prometteur, en vente en même temps sous 2 labels majeurs. Fait unique dans les anales de la musique ! Peut-être cela a-t-il dérouté les fans potentiels?

 

Les versions sorties chez ABC RECORDS deviennent rapidement des Collectors et ne sont pressés qu’aux USA et au Canada.

 

Etant victime d’un mauvais encadrement et  surtout d’un mauvais management de la part de COLUMBIA, qui ne voit pas alors le potentiel de ce groupe majeur, PAVLOV'S DOG se voit embarqué, dans un but lucratif uniquement, dans une série de concerts avec les stars montantes du Hard Rock de l’époque. PAVLOV’S DOG partage ainsi l’affiche avec SLADE, BLUE OYSTER CULT, JOURNEY, ELO, THIN LIZZY et Peter FRAMPTON.

Cette tournée est évidemment une énorme erreur de casting dont la conséquence sera de classer PAVLOV’S DOG comme étant un énième nouveau groupe de HEAVY METAL, ce qu’il n’est en fait absolument pas.

 

Après la tournée, COLUMBIA insiste pour que le groupe retourne en studio enregistrer un nouvel album. Ce sera AT THE SOUND OF THE BELL en 1976.

Puis tout va se dérégler et entraîner la chute de PAVLOV’S DOG.

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