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 DEDICACE A MES OREILLES : Chronique

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    THE DOORS - WAITING FOR THE SUN : 1968  (Pressage  France 1971)

    Perte de Vitesse

3ème album des DOORS, WAITING FOR THE SUN marque un très net recul par rapport aux 2 superbes albums que sont THE DOORS et STRANGE DAYS, sortis tous les deux en 67.

Il faut rappeler que les titres utilisés pour ces 2 albums datant de 65 et 66, ont tous bénéficié, avant leur enregistrement sur disque, d’un baptême du feu devant le public de tous les clubs de LA dont le fameux Whiskey A-Go-Go.

A cette époque déjà, ils jouent déjà THE END, WHEN THE MUSIC'S OVER ou LIGHT MY FIRE.

Paul ROTHCHILD n'a donc que l'embarras du choix au moment d'enregistrer ce mythique le 1er album. A sa sortie en janvier 67, les autres morceaux sont gardés en réserve pour l’album suivant, STRANGE DAYS, que ROTHCHILD veut d’un niveau égal au 1er album.

Fin 67, les DOORS se trouvent donc dans une situation idéale avec sur le marché, 2 superbes albums qui cartonnent dans les Charts.

 

Après 18 mois passés sur la route avec des concerts au succès sans précédent pour un groupe de rock américain, et d'excès en tous genres, les DOORS retournent en studio pour enregistrer leur 3ème album, WAITING FOR THE SUN.

 

Hélas, l’enregistrement ne se passe pas dans la facilité et les problèmes se succèdent.

Jim MORRISON n’est pas en forme et ça se ressent sur sa créativité. Ainsi, son inspiration légendaire, qui a explosé sur THE DOORS et STRANGE WAYS, fait cruellement défaut.

 

En plus, lorsque les DOORS entrent en studio fin 67, ils n'ont plus un seul morceau disponible en stock. C’est une situation nouvelle pour eux, à laquelle ils ne sont pas habitués. Il faut donc composer de nouvelles chansons dans l’urgence car ELEKTRA leur maison de disque veut sortir un nouveau disque rapidement. L’accouchement des nouvelles compositions se fait donc dans la douleur.

Au moment de l’enregistrement, l'autre partie du studio est  occupée par Frank ZAPPA et ses MOTHERS en train de produire un nouvel album de leurs petits protégés, ALICE COOPER. Au contraire des DOORS, eux, par contre, sont en pleine forme.

 

Le groupe, sans doute conscient de la faiblesse des morceaux enregistrés, se chamaille à propos d’un titre que MORRISON veut faire figurer à tout prix. Il s’agit de la longue pièce, THE CELEBRATION OF THE LIZARD qu’il considère comme étant incontournable.

Hélas pour lui, les autres membres du groupe ainsi que le producteur sont convaincus que ce morceau, en fait un collage de 5 titres distincts avec beaucoup de passages parlés, est trop long et risque de nuire au succès de l’album. Ils refusent donc de l’inclure et CELEBRATION est alors écarté. Jim MORRISON en est très affecté.

Malgré ce refus, un extrait de cette longue suite de poèmes est conservé. Ce sera l’excellent NOT TO TOUCH THE EARTH, sans doute un des meilleurs moments de WAITING FOR THE SUN.

 

En compensation, le texte de CELEBRATION OF THE LIZARD figure à l’intérieur de la pochette du vinyle.

Le titre sera finalement inclus sur l’album ABSOLUTELY LIVE et à l’écoute du résultat, on peut regretter que les DOORS l’aient écarté de WAITING FOR THE SUN.

Cet album est en effet très pauvre et apparaît même comme bâclé. Il ne dure que 32 minutes et il est évident que le groupe a compensé son absence par des titres de seconde zone faisant office de remplissage. On pense notamment à des titres sans relief comme YES THE RIVER KNOWS ou WE COULD BE SO GOOD TOGETHER. Il manque à cet album un titre épique de la trempe de THE END ou WHEN THE MUSIC’S OVER.

 

Mais ce n’est pas tout ! La chanson titre WAITING FOR THE SUN est elle aussi écartée, ce qui constitue pour moi une faute professionnelle quand on sait la qualité de ce titre qui sortira 2 ans plus tard sur MORRISON HOTEL.

 

Sinon, que trouve-t-on sur WAITING ? Une chanson un peu faiblarde, inspirée des KINKS, HELLO I LOVE YOU choisi pour être le futur 45 tours, des ballades sympathiques dont la plus belle est sans doute LOVE STREET dont le texte raconte combien la vie est douce à Laurel Canyon, un rock venimeux, FIVE TO ONE, qui deviendra un formidable brulôt en concert.

Mais au final, il faut bien avouer que le résultat est maigre, comparé à des chansons comme THE END, WHEN THE MUSIC'S OVER ou PEOPLE ARE STRANGE.

 

Il y a tout de même une pépite sur cet album : SPANISH CARAVAN, avec son intro à la guitare flamenco, signée Robbie KRIEGER, directement inspiré d'une pièce classique de la musique espagnole, ASTURIAS, composée par un certain Isaac ALBENIZ.

La mélodie chantée par MORRISON est irresistible. Le break  entre l'intro flamenco et le passage à la guitare électrique, est un moment de pur délice, et fait de ce morceau, un des plus beaux jamais interprétés par les DOORS.

 

L'album sort finalement en juillet 68, et malgré la baisse de niveau, reçoit un très bon accueil. Les DOORS repartent en tournée à travers les Etats-Unis et s’aventure même en Europe accompagné du JEFFERSON AIRPLANE pour quelques concerts en Scandinavie et en Angleterre.

De retour sur le sol américain, ils jouent en particulier au célèbre HOLLYWOOD BOWL à Los Angeles. La fameuse photo de Jim avec sa chemise noire et son pantalon de cuir reptilien servira pour la pochette du double ABSOLUTELY LIVE sorti fin 70.

 

On l’aura compris. Cette année 68 n’est donc pas un très bon cru pour les DOORS. Cette baisse de régime va hélas se confirmer sur l’année 69, avec la sortie du successeur à WAITING FOR THE SUN, le désastreux SOFT PARADE suivi du fameux épisode MIAMI qui allait anéantir le groupe.

 

NB : Il est à noter qu’une version démo et complète de CELEBRATION OF THE LIZARD, d'une durée de 17 minutes, est apparue pour la 1ère fois, sur la réédition de WAITING FOR THE SUN chez RHINO en 2006

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