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 DEDICACE A MES OREILLES : Chronique

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    NICO  - CHELSEA GIRL  : 1967  (Pressage UK 2004)

Un Disque Crépusculaire

Fabuleux 1er album de NICO sorti en octobre 67, après son départ du VELVET.

 

Imposée par Andy WARHOL, NICO intègre le VELVET UNDERGROUND en 66 en tant que chanteuse du groupe. Lou REED n’est pas particulièrement satisfait de cette décision. Il faut rappeler que le VELVET joue à la FACTORY depuis 65 et fonctionna très bien avec Lou REED aux chants. Mais WARHOL pense que le physique de NICO, ancien mannequin de nationalité allemande et de son vrai nom Christina PAFFGEN, peut être un atout pour le lancement de son groupe sur la scène New Yorkaise.

Pourtant, NICO n’est pas une chanteuse à proprement parler, mais sa voix et sa façon de chanter un peu faux contribuent à singulariser le 1er album du VELVET sorti en 67.

Des chansons comme FEMME FATALE, I’LL BE YOUR MIRROR ou SUNDAY MORNING, que Lou REED chantait lui-même avant son arrivée au sein du groupe, font partie des grands moments de cet album historique paru en mars 1967.

 

Dans l’esprit du groupe, il est clair que l’expérience NICO ne doit pas perdurer longtemps, et c’est sans surprise que le 2ème album WHITE LIGHT WHITE HEAT voit le retour du VELVET dans sa composition originale. Le départ de NICO sera un des éléments déclencheur de la brouille entre REED et WARHOL.

 

NICO reste cependant en contact avec le groupe et la FACTORY.

 

Le film, CHELSEA GIRLS, dans lequel elle joue, était sorti fin 66, avant la parution du 1er album du VELVET, qui signait la musque.

Après son départ du VELVET, NICO rentre en studio afin d’enregistrer cet album merveilleux, CHELSEA GIRL.

La chanson, CHELSEA GIRLS (avec un S), grand moment de cet album, est signée Lou REED et devait faire partie de la bande son du film, mais Lou REED ne l’avait pas finie au moment de la sortie du film, et donc sa chanson n’y figura pas.

 

Il l’offre alors à NICO, qui en fait le titre de son 1er  album, avec une interprétation poignante, titre dans lequel est fait une description au vitriol de tous ces personnages atypiques côtoyant la clientèle du fameux  CHELSEA HOTEL.

Evidemment, comme à son habitude, Lou REED décrit ici des personnages paumés, drogués, oisifs, expérience qu’il réitérera plus tard dans sa chanson WALK ON THE WILD SIDE.

 

L’album de NICO, CHELSEA GIRL (au singulier) est très sobre et dépouillé, laissant la part belle aux mélodies et à sa voix tantôt dissonante, tantôt envoûtante, mais toujours d’une profondeur et d’une tristesse peu communes.

 

Les chansons sont vraiment belles et le ton de l’album est crépusculaire. NICO regrette l’incorporation de la flûte et d’instruments à cordes au moment du mixage. Elle désapprouve totalement ce choix du producteur Tom WILSON, à qui elle n’a jamais pardonné trouvant que cet ajout alourdit sensiblement l’album, qu’elle désire le plus sobre possible avec pour seul instrument son harmonium légendaire.

 

Au final et malgré les instruments à cordes et la flûte, CHELSEA GIRL est un grand disque qui passe allègrement l’épreuve du temps  Il y a de grandes chansons dessus.

 

Un autre grand moment de l’album, avec la chanson titre, est la chanson que Bob DYLAN a composée  pour elle, lors des sessions de BLONDE ON BLONDE. Ca s’appelle « I’LL KEEP IT WITH MINE » et c’est splendide. On retrouve ici la patte du grand DYLAN et NICO interprète la chanson remarquablement.

DYLAN sortira cette chanson dans son coffret BIOGRAPH en 85 et une autre version, meilleure à mon avis, figurera sur les BOOTLEGS SERIES Vol.2.

 

L’album sort en octobre 67 et comme le 1er album du VELVET, n’obtient un succès que dans certains milieux branchés. C’est très regrettable quand on voit qu’aujourd’hui ces 2 albums sont unanimement reconnus comme des œuvres majeures.

Il est à noter qu’un certain Jackson BROWNE, âgé de 17 ans seulement, fait partie des musiciens jouant sur l’album et est l’auteur de 3 chansons. Tim HARDIN participe également avec le superbe ELLOGY TO LENNY BRUCE. Le reste étant signé par le VELVET.

NICO retrouvera en 72 Lou REED et John CALE pour un étrange concert joué au BATACLAN.

 

La vie de NICO est un véritable roman. Elle côtoye  Dylan, Morrison, Alain Delon, dont elle a d’ailleurs un fils non reconnu par l’acteur, mais sa vie se termine de façon tragique.

Elle se tue en faisant de la bicyclette à Ibiza dans les années 80, alors qu’elle vit retirée du monde de la musique et du cinéma, dont elle a été une des égéries de cette époque, au même titre que Marianne FAITHFULL, Edie SEDGWICK ou Anita PALLENBERG.

 

Heureusement, Il nous reste sa musique et tout une série de photos inoubliables.

 

CHELSEA GIRL fait partie des très grands albums de la fin des années 60.

Je ne me lasse pas de l’écouter, encore aujourd'hui.

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